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Salvador de Bahia

 

Il y a maintenant presque 3 ans, une escale s’est ajoutée à mon itinéraire de vie, une parenthèse dont je garde un souvenir impérissable, et dont la simple évocation me rappelle ô combien les découvertes et les rencontres forgent une vie et nourrissent mon amour pour la diversité… Cette escale c’est le Brésil, ce pays continent dont la grandeur n’a d’égale que la richesse de ses cultures, la variété de ses paysages, la profondeur de ses traditions et l’hospitalité de ses Hommes.

 

Salvador de Bahia, une journée ensoleillée de printemps indien, 30 degrés se reflètent sur les peaux des habitants métissés de celle qui fut la première capitale du Brésil, comme chaque jour de l'année, comme chaque jour que Dieu fait. Une pluie battante et soudaine vient parfois rafraîchir les corps et leurs ardeurs, mais elle ne dure que peu et n'empêchera pas les bahianos d'exprimer leur joie et l'allégresse, celle qui les qualifie si bien aux yeux de tous les brésiliens. Une fête à toute épreuve, à l'épreuve des balles et des pleurs, parfois, mais une fête qui continue et qui n'est que plus ardente l'heure du Carnaval venue. Celui qui brasse les foules comme aucun autre dans le pays où dans les Caraïbes. Celui qui clive aussi les habitants et ne fait siens que les plus privilégiés. Les Caraïbes ? Elles sont bien loin et pourtant on ne peut s'empêcher d'y songer tant les similitudes sont flagrantes, tant la culture bahianaise se distingue des gauchos, cariocas, paulistas, amérindiens, tout en faisant cor avec le Nordeste. Et certains sulistas qui n'ont comme horizons que les gratte cieux ou l’amertume des nuages qui se profilent ne s'en feront pas défenseurs, et les nommeront au mieux de “paresseux”, au pire, -soupire-. Et pourtant, ils doivent cet horizon aux vaillants travailleurs nordestinos qui ont quitté la chaleur de leur littoral pour la fraîcheur de leur cité. Salvador n'est d'ailleurs pas en reste puisqu'il s'agit d'une des villes les plus industrialisées du pays, embouteillée aux heures de pointe comme toutes les cités brésiliennes, elle est néanmoins restée fidèle à son identité forgée depuis plus de 5 siècles. La ville en a conservé les vestiges et les salvadorienses cultivent le riche héritage légué par leur ascendance, celle qui à partir des années 1500 fut arrachés d'Afrique de l'ouest par les conquérants Portugais.

 

Le témoignage le plus probant de cette richesse culturelle est le quartier du Pelourinho. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, cet ensemble de maisons coloniales et colorées constitue le plus grand ensemble du genre en Amérique latine. Dernièrement réhabilité, les habitants y sont défavorisés mais demeurent riches de leur créativité : les échoppes se succèdent et l’on peut contempler les oeuvres d’artistes qui vivent de leur passion, bon gré mal gré. L’on est parfois surpris par des roda de capoeira, danse afro-brésilienne, animé par des corps de couleur, athlétiques, vêtus de blanc, ainsi que par des représentations musicales données par des troupes d’olodum, jouant des rythmes mécaniques sur lesquels nul ne peut s’empêcher de se balancer, et plus si affinités. Ce quartier est un refuge pour l’expression artistique, Michael Jackson y avait d’ailleurs tourné les images du clip “they don’t care about us”.  J’y avais particulièrement apprécié la représentation donnée sur les planches du théâtre Jorge Amado.

Sur la place principale se dessine une église dont l’enceinte de fer forgée a littéralement été revêtue d’une robe de bracelets colorés faisant référence à “Nosso Senhor do Bonfim de Bahia". La religion est très présente dans la vie des habitants. Le dimanche matin vit au rythme des processions des bahianais enveloppés d’un apparat blanc immaculé. Mes croyances sont autres, peut-être n’en avez vous pas, mais se glisser parmi ces fidèles et leur ferveur procure une énergie vivifiante et une émotion indescriptible. L’appel saint les guident jusqu'aux rues du Bairro Alto, tandis que le Bairro Baixo, qui abrite le port et le Mercado Modelo demeure encore paisible. Un ascenseur fait le lien entre ces deux mondes, o elevador Lacerda. Un autre appel se profile, celui du balai de lumière donné par le farol da Barra...

 

SALVADOR : Pelourinho, Mercado Modelo, Igreja da Sé, Elevador Lacerda, Farol da Barra

 

Transition RIO - Une autre ville fait écho à Salvador de Bahia, et suscite une affection particulière et un intérêt plus grand encore, Rio de Janeiro. Les deux villes constituent un tandem indissociable et incontournable pour qui prétend inaugurer sa découverte du Brésil...

 

SE DÉPLACER 

À Rio de Janeiro, le réseau de métro est assez dense et les onibus viennent compléter l’offre de transports en commun. À Salvador de Bahia, se déplacer est plus problématique, dans la mesure où les onibus constituent le mode de déplacement principal -une ligne de métro comptant aujourd’hui 8 stations a été inaugurée à l’occasion de la Coupe du Monde 2014, mais vous mènera hors des sentiers touristiques-. Dans les deux cas, il faudra prendre sur soi : les deux villes comme l’ensemble des grandes villes Brésiliennes sont congestionnées par l’afflux d’automobilistes aux heures de pointe, paralysant la circulation comme nulle part ailleurs, et les onibus n’ont pas été pensé pour les touristes étrangers : à Salvador, les arrêts ne sont pas toujours bien balisés ou aménagés, pas de plans de ligne, d’horaires ou de fréquence du service, pas d’information en anglais. À Salvador, un trajet unitaire coûte 2,80 réal soit l’équivalent de 80 centimes. De mémoire, seuls les résidents pouvaient prétendre à un pass mensuel. Fait atypique, à Salvador, on embarque par l’arrière, et un agent -trônant dans un espace aménagé- veille à ce que vous régliez votre ticket avant de vous donner accès à l’espace muni de sièges. Espèces exigés, appoint préférable. Enfin, il n’est pas rare de voir des vendeurs ambulants déambuler dans les allées. Si par hasard, vous êtes debout et qu’un usager vous propose de tenir votre sac, ne prenez pas la fuite ! Il tente simplement de vous soulager, la position debout suscitant la pitié pour son inconfort. Dois-je préciser que l’état des bus laisse à désirer et que les conducteurs font parfois preuve de xxxxxx? Il existe des vélos en libre service, seulement là encore, je doute qu’ils soient destinés aux étrangers. Cependant, il existe de multiples endroits où louer un vélo, notamment à Rio. Sachez également que UBER y est bien implanté, c’est le cas pour l’ensemble du sud du Brésil.

Pour voyager entre ces deux villes et les grandes villes Brésiliennes, le moyen à privilégier est l’avion. Une multitude de compagnies low-cost oeuvrent sur le territoire en complément de la compagnie nationale LATAM (Gol, Avianca, Azul…). Le transport ferroviaire interville est inexistant, et le bus est à bannir, les distances étant interminables.

 

SE RESTAURER 

Churrasqueira (grill), buffet, restaurant au kilo, rodizio, etc, les concepts foisonnent et le choix a été varié partout où je me suis restaurée. Mon coup de coeur va cependant à la cuisine bahianaise, qui fait beaucoup appel aux produits de la mer. En entrée, un acarajé (beignet frit aux crevettes qui se mange sur le pouce), en plat principal, aujourd’hui devenu mon met favori, le bobo de camarao (purée de manioc, lait de coco et crevettes accompagné de riz - un délice), en dessert, une part de torta bulgara et sa crème de lait qui vous fera revoir tous vos standards sur le gâteau au chocolat (je conseille vivagula! situé au Shopping Barra), et pour les plus gourmands, une glace goût tapioca même si l’açai est fortement plébiscité. En boisson, une limonade ou un jus de mangue fraîchement concoctés. j

 

SE LOGER 

Airbnb. Les Brésiliens en sont friands, notamment à Rio de Janeiro. Pour un coût relativement accessible, vous pourrez loger dans une suite privée dans le quartier de Copacabana, à quelques blocs de la fameuse plage éponyme, proche des transports en communs. Même constat à Salvador de Bahia, où j’ai opté pour une suite dans le quartier de Rio Vermelho, plutôt bourgeois et branché la nuit. Inutile de mentionner que les prix flambent pour des séjours au Nouvel An dans la Cité Merveilleuse, et à l’époque du Carnaval, d’autant plus que le soleil resplendit à ces 2 dates. Dans les deux cas, les appartements se situaient dans des “condominios”, surveillés nuit et jour par un gardien.

Mon hébergement à Copacabana, Rio de Janeiro, chez Haydée : https://www.airbnb.fr/rooms/874722

Mon hébergement à Rio Vermelho, Salvador de Bahia, chez Raquel : https://www.airbnb.fr/rooms/1731057

 

8. MES CONSEILS AUX VOYAGEURS

On dit souvent que les clichés sont réducteurs et usent de disproportion, notamment lorsqu’ils sont néfastes pour celles et ceux qui y sont associés. Néanmoins, lorsqu’ils sont largement partagés, ils deviennent relais d’une certaine réalité à laquelle il faut être préparé, en espérant que l’histoire ne leur donnera pas raison. Le Brésil passionne par sa complexité et déchaîne également les passions...

 

CONSEIL N°1 / Faire preuve de modestie et ne pas étaler ses richesses. La société brésilienne est riche de son métissage, de sa diversité culturelle et sociale, et les revenus des populations sont souvent diamétralement opposés au sein d’un même quartier. Ces inégalités financières stratifient la société brésilienne et contraignent certaines populations à s’adonner à des activités illicites et criminelles, pour qui les touristes constituent une cible de choix. À Rio de Janeiro, il est commun de dire que “celui qui n’a pas été volé, est un voleur”. Vol à la tire, vol à l’arraché, dans la Cidade Maravilhosa, tous les dépouillements sont permis. Pour en avoir été victime, je ne saurai que conseiller de ne pas montrer de résistance : nul ne sait si votre assaillant est un multirécidiviste armé ou un simple opportuniste, quoiqu’il en soit, il en voudra principalement à votre argent (o dinheiro), et/ou à votre téléphone (o celular). Mon conseil est d’opter pour une banane dans laquelle vous conserverez une copie de votre pièce d’identité, carte de crédit, argent de poches -autant qu’il vous en faudra pour tenir la journée-, téléphone, et user de supercherie, en arborant une sacoche visible, dans laquelle vous déposerez quelques dizaines de réals, si jamais le ladrao vient frapper.

 

CONSEIL N°2 / Faire preuve de discrétion et de réserve, en tous lieux, en tous temps. Non, je ne radote pas, lisez plutôt. Votre allure et votre tenue vestimentaire ne doivent pas attirer l’oeil de par leur extravagance ou sophistication. Les Brésiliens vivant sur le littoral arborent des tenues légères, confortables, simples, et donc peu recherchées, dont l’association et l’harmonie peuvent être débattus, d’autant plus si vous êtes soucieux de votre apparence et de votre look. Faire preuve de très bon goût vous distingue du reste de la population, et vous met sous les feux des projecteurs les plus malintentionnés. Soyez modestes de jour, et apprêtez-vous une fois la nuit tombée.

 

CONSEIL N°3 / Éviter de fréquenter les lieux malfamés, soit, et les lieux désertés. Un exemple type : le quartier de Lapa à Rio. Abritant notamment l’Opéra de la ville, le quartier, sure, est très fréquenté en semaine car il constitue un pôle administratif et financier, mais devient désert le week-end. La foule profite aux malhonnêtes mais elle est aussi gage de sécurité. Ce quartier est celui dans lequel j’ai été victime de mon “assalto”, un dimanche matin à 11h.    


CONSEIL N°4 / Ne pas s’aventurer seuls dans les favelas, même pacifiées. Dans leur recherche d’authenticité et de profondeur, certains voyageurs franchissent des frontières dont les guides touristiques ne font pas état. Cette démarche est honorable, car l’exploration de ces communautés vient bousculer tous les clichés dont souffrent les habitants. Néanmoins, certaines d’entre elles ne voient pas d’un bon oeil ce safari auquel certains s’adonnent. Une visite animée par un guide n’est pas moins voyeuriste dans l’approche, mais elle vous confère sécurité, ces derniers ayant été habilités par les habitants à orchestrer de telles visites. Elles leurs sont d’ailleurs profitables, certains ayant développé des petits commerces de souvenirs ou de restauration dans lesquels les guides font escales. Les favelas n’ont pas été spécifié dans les “lieux malfamés” car vous découvrirez la richesse et le courage de ses habitants, victimes de la cherté des centres villes dans lesquels ils travaillent pour la plupart et d’un lynchage médiatique.

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