MON RECIT DE VOYAGE AU CHILI
Au Sud-Ouest de l'Amérique du Sud, le Chili longue bande de terre aux espaces immenses et préservés, aux villes au charme colonial indéfinissable, est un extraordinaire pays à découvrir. Traversant le désert du Nord au Sud, riche en vallées fertiles, en forêts et étendues de pampas infinies, j'ai découvert des diversités géographiques et climatiques incroyables en même temps que des disparités sociales et culturelles criantes. Entre la mégapole fourmillante de Santiago et les traditions des peuples autochtones qui mènent un lourd combat pour continuer d'exister, le Chili n'en finit pas de surprendre par ses contrastes sans cesser de fasciner le voyageur. Récit d'une aventure de deux semaines (du 05 au 17 octobre 2015) à travers un pays tout simplement extraordinaire.
Le plus long pays du monde ...
Pour découvrir cette ancienne colonie espagnole, pays à la forme d'une bande de terre de 4300 km s'étirant du Pérou jusqu'au Cap Horn, à la géographie incroyable (sans oublier l'île de Pâques !) il vaut mieux ne pas sous estimer les distances ! Il m'a fallu au total 52 heures de vol et d'attente, sans parler des formalités dans les aéroports. Je rajoute à cela des moyens de transports variés, vols intérieurs, traversées en bateau, marche à pied...
Mon périple commence à Santiago, mégapole aux pieds de la Cordillière des Andes. Après la visite du musée des arts pré-colombiens, le plus riche de toute l'Amérique du Sud, je découvre la place d'Armes et sa cathédrale d'inspiration baroque et néo-classique, un endroit connu pour être le véritable coeur historique de la capitale chilienne. A côté du marché central, petite halte au restaurant El Galeon, aux belles et très vieilles voûtes en fer forgé offrant au plaisir des yeux et du palais ses beaux étals de produits de la mer.(Calle San Pablo 943, Loc 26 Mercado Central, Santiago). Pour profiter d'une imprenable sur la capitale, je décide de prendre le funiculaire datant de 1925 pour grimper les 350 m du Cerro San Cristobal, une des nombreuses collines (cuernos) entourant la ville.
Le lendemain, direction le port mythique de Valparaiso. Cette ville pittoresque dont l'appellation se traduit par "Vallée du Paradis" fut au 19ème siècle le plus grand port marchand de la côte pacifique de l'Amérique du Sud jusqu'à ce que l'ouverture du canal de Panama en 1914 mette un terme à sa prospérité. Valparaiso me surprend par son étonnant mélange de richesse et d'extrême pauvreté, son dédale de ruelles et d'escaliers au milieu des superbes bâtisses coloniales. Dans cette ville haute en couleurs, je découvre des maisons variées tant par leur architecture que par leurs couleurs et partout des fresques murales ou des tags porteurs d'un message social ou politique.
Valparaiso est construite sur deux niveaux, le port tout en bas au niveau de la ville basse et, sur les collines abruptes (cuernos) pouvant flirter allègrement avec les 45° de dénivelé, la ville haute. On y trouve de pittoresques maisons de tôles colorées. Si la ville fait le bonheur des photographes pour sa lumière, elle fait aussi, avec ses pentes, ses escaliers et ses pavés omniprésents, le désespoir des cyclistes !
Je ne quitterai pas Valparaiso, une ville au charme fou, sans faire une halte à "la Sebastiana", l'une des 4 habitations de l'écrivain Pablo Neruda. Un témoignage émouvant sur la vie du poète. Depuis son bureau installé au 4ème et dernier étage de la maison, on découvre une vue sublime sur le port et la ville.
Je quitte Valparaiso pour rejoindre Vina del Mar, la réputée station balnéaire du Chili, célèbre pour sa plage immense et ses magnifiques demeures de style victorien. C'est à Quinta Vergara, un parc immense, que je fais ma première rencontre avec les Moaïs....
Le lendemain, je m'envole vers Calama et l'oasis de San Pedro, un adorable petit village perdu à 2400 m d'altitude au coeur du désert d'Atacama. Ici les ruelles sont en terre et les habitations en adobe, un mélange de paille et de terre. Epicentre du tourisme de toute la région, San Pedro s'apparente à un véritable décor de western. La petite place face à l'église coloniale datant de 1641 et entièrement blanche étonne par son calme.
Ma prochaine étape ? Le Salar d'Atacama, un désert de sel à 2400 m d'altitude. A cet endroit, la lagune Chaxa forme une réserve naturelle diverses espèces de flamants roses. Je mets ensuite le cap vers l'altiplano perché à 4200 m de hauteur pour aller admirer les lagunes Miniques et Miscanti au terme d'un itinéraire d'une beauté à couper le souffle (au sens propre comme au figuré car les effets de l'altitude commencent à se faire sentir !). Au coeur des montagnes enneigées s'étalent çà et là des lagunes couleur émeraude. Au milieu de ce beau paysage, quelques vigognes, petits mammifères ressemblant à des lamas sauvages, viennent jouer les curieuses.
Vient ensuite la découverte de Socaire, un petit village pittoresque aux cultures en terrasses et aux deux églises recouvertes d'une toiture en paille, puis de Toconao où se trouve une église à la toiture construite avec du bois de cactus, l'église Saint Lucas. Je fais ici une petite halte shopping, un endroit idéal pour dénicher de nombreux objets en bois et vêtements en poils de lama.
Dès potron minet (à 5h30 !), me voici prête le lendemain pour aller admirer perché à 4200 m d'altitude le spectacle des Geysers del Tatio. En venant au Chili, il faut prévoir toutes sortes de vêtements pour la chaleur comme pour le froid. Après avoir extirpé doudoune, gants et gilet chaud, me voici prête à découvrir ce spectaculaire phénomène naturel par – 2°. Une dizaine de geysers jaillissent, à grand renfort de bruit et de vapeur, à une température de 85 °. Ils génèrent ce curieux phénomène juste avant l'aube par suite du changement soudain de température. Voilà pourquoi il convient d'être matinal !
Mes conseils aux voyageurs : Le site doit être approché avec beaucoup de prudence. Respectez bien les limites fixées. La veille de mon passage, une personne est tombée en se brûlant mortellement....
La Patagonie chilienne et ses paysages sublimes
L'embarquement à l'aéroport de Calama annonce la prochaine étape avec le retour à Santiago pour mettre le cap sur la capitale de la Patagonie Chilienne, Punta Arenas, face au détroit de Magellan. La découverte de la ville passe par celle de la place d'Armes avec son imposante statue de bronze à l'effigie du célèbre navigateur et explorateur portugais et par la visite de la cathédrale. On découvre également le musée régional Salesiano Maggiorino qui expose sur quatre étages des collections ethnographiques sur l'histoire, la faune, la flore, pour tout dire sur la vie du Chili depuis des siècles. Après Punta Arenas, la destination suivante sera Puerto Natales à travers les steppes patagoniennes, les troupeaux de moutons et les estancias.
Depuis Puerto Natales, la chute des températures est saisissante ! En embarquant pour quelques heures à travers le fjord "Ultima Esperanza" pour rejoindre les glaciers Serrano et Balmaceda, on sent véritablement le froid et son accueil plutôt cinglant. Qu'importe, la beauté du paysage est époustouflante ! Plus le bateau s'enfonce dans le fjord, au milieu des lions de mer, plus les montagnes paraissent hautes et plus proches les unes des autres. Une randonnée en forêt mène ensuite jusqu'au Serrano, un magnifique glacier.
Reprise de la "route de la fin du monde" (c'est son nom !) pour rejoindre le parc National de Torres Del Paine qui abrite sur 200 000 hectares des paysages inouïs, cadeau d'une nature décidément très généreuse. Entre les glaciers et la steppe de Patagonie, quelques vigognes et guanacos peu farouches se laissent approcher. Classé "Réserve de la Biosphère" par l'UNESCO depuis 1978, ce parc exceptionnel veille sur une flore et une faune très variées. Les cuernos del Paine sont les plus célèbres sommets du parc. Leurs cîmes enneigées, leurs couleurs changeantes par temps clair ne lassent pas d'émerveiller le visiteur. Petite halte au Lac Grey, l'un des plus grands et des plus beaux du parc avec ses 32 km2 et ses eaux grisées bordées de spectaculaires formations rocheuses. Le glacier Grey, haut de plus de 30 m et large de près de 6 km, est composé d'immenses icebergs d'un bleu transparent. La journée s'achève avec la découverte de la grotte Milodon à 200 m sous terre qui doit son appellation aux ossements d'un animal préhistorique découvert à la fin du 19ème siècle.
C'est avec regret que je laisse les paysages de Patagonie pour rejoindre Santiago et l'envol vers la dernière partie de ce fabuleux voyage... l'île de Pâques.
Mystérieuse île de Pâques ...
Aucune autre île de l'Océan Pacifique n'a fait couler autant d'encre que l'Ile de Pâques, découverte en 1722, dont le passé demeure encore aujourd'hui une énigme. Avec son isolement insondable et ses sculptures en pierre monumentales, les fameux Moaïs qui ont impressionné avec la même intensité aussi bien les premiers explorateurs que les voyageurs contemporains, elle est tout simplement inoubliable. A 3760 km du Chili et à 4800 km de Tahiti, cette île en forme de triangle ne mesure que 24 km de long sur 12 km de large.
La visite de l'île commence par celle du cratère du Rano Kau, le cratère volcanique le plus grand de Rapa Nui (nom polynésien de l'île de Pâques) et la merveille naturelle la plus imposante de l'île. Je découvre ensuite, majestueusement perché entre le bord du cratère et des falaises hautes de 325 m, le village en ruines de Orongo. Cet endroit merveilleux mérite sans conteste d'y consacrer le temps nécessaire pour en savourer la magie. Durant la période des Moaïs, Orongo était un centre cérémoniel où se tenaient régulièrement des rites d'initiation et de passage à l'âge adulte. Depuis Orongo on surplombe Motu Nui, Motu Iti et Motu Kao Kao pour admirer l'un des panoramas les plus spectaculaires de l'île.
Durant les deux jours suivants, j'aurai rendez-vous avec des centaines de statues de Moaïs qui incarnent les esprits des anciens. Taillées dans la pierre volcanique de l'île, ces statues qui tournent le dos au Pacifique, sont installées sur des plate-formes, pèsent entre 8 et 80 tonnes et mesurent entre 3 et 20 m de haut. Le plus grand Moaï, dénommé Te Tonkaga, pèse 180 tonnes et mesure 21,60 m de haut.
Autre point fort de mon séjour sur l'île de Pâques, la plage paradisiaque d'Anakena, la plus importante de l'île, idéale pour se baigner et prendre le soleil. Le joyau d'Anakena est sans hésitation Ahu Nau Nau, une jolie lignée de Moaïs qui se dressent majestueusement sur le sable dominant cette plage au ciel bleu et bordée de cocotiers.
Le séjour sur l’île de Pâques s'achève avec le superbe coucher de soleil sur l'océan où se retrouvent de nombreux surfeurs.
Ce qui m'a le plus plu
De ce voyage je garderai le souvenir d'une kyrielle de paysages sublimes. Je n'oublierai jamais le désert d’Atacama au ciel d'une exceptionnelle limpidité, la Patagonie avec ses étendues infinies, ses lacs majestueux, ses volcans enneigés, ses icebergs et ses glaciers impressionnants d'une rare beauté et, en touche finale, l’île de Pâques à la beauté si mystérieuse.
Je conseille vivement de faire le combiné CHILI/ILE DE PAQUES. Certaines agences ne proposent que le Chili, or Rapa Nui est un complément indispensable à tout séjour au Chili.
Je suis partie au mois d'octobre, c'est à mon avis la meilleure saison pour découvrir le Chili.
Si c'était à refaire ...
Je suis partie avec l'agence REPARTIR (antenne de Bordeaux). Le voyage fut parfait, à tous points de vue, notamment au niveau de l'hôtellerie, des repas et de l'organisation des visites. Une agence que je recommande ...
Si vous venez au Chili par vos propres moyens, je vous conseille, sur l'île de Pâques d'éviter de passer par une agence locale proposant des excursions en groupe. Préférez l'accompagnement d'un guide local, un peu plus cher mais qui vous en apprendra bien plus et vous montrera des endroits que peu de visiteurs voient. Louer les services d'un guide privé vous permettra d'explorer les sites à votre rythme avec beaucoup plus de flexibilité, de liberté et en toute tranquillité, ce qui est impossible en voyage en groupe. Deux agences vous proposent les services d'un guide privé (www.uri-tour.com ou www.rapanuitour.com)
Se déplacer
Le voyage a été réalisé en circuit organisé par agence avec déplacements en bus et en avion (vols intérieurs)
Se restaurer
Le restaurant Las Delicias de Carmen à San Pedro de Atacama, réputé pour ses empanadas au fromage et ses délicieuses pâtisseries. (Gustavo Le Paige 370 – San Pedro de Atcama) L'un des meilleurs endroits pour goûter à la cuisine chilienne typique.
Le Ckunna, un restaurant typique- Tocopilla 359, San Pedro de Atacama.
L'Estancia Perales à 51 km au nord-ouest de Puerto Natales. pour savourer de succulentes grillades, notamment l'agneau de Magallanes. On y déguste ici le menu traditionnel de Patagonie !
Sur l'Ile de Pâques, ne cherchez pas le plat local mais consommez plutôt du poisson toujours servi très frais. Demandez le Kana Kana ou le Toremo ou tout autre poisson mentionné sur la carte !
Le Te Ra'ai est l'unique restaurant de l'île qui propose des plas à l'umu, c'est-à-dire cuisinés dans un four sous terre selon la méthode traditionnelle polynésienne.
Se loger
Sur l'île de Pâques : L’hôtel O’Tai est bâti au coeur d'un jardin tropical où pousse une multitude de fleurs aux espèces variées. A deux pas du centre ville et du port de Hanga Roa cet hôtel possède un charme fou.
Mes bonnes adresses
Envie d'un joli tatouage ? Certains des tatouages rapanui figurent parmi les plus exotiques de toute l'Océanie. L'île de Pâques compte un artiste de niveau international qui vous tatouera un dessin exclusif. Rendez-vous chez Mokomae, en haut de la rue principale qui satisfait toutes les normes d'hygiène et de sécurité.
Sur l'Ile de Pâques, le restaurant Haka Honu est un bel endroit qui donne sur la baie d'Hanga Roa, parfait pour boire un verre en fin d'après-midi ou pour dîner. Allez-y de bonne heure pour avoir une table avec une belle vue.
Si vous cherchez un bar avec des spectacles de danse rapanui sur l'île de Pâques, allez au Topatangi situé dans la rue principale, ouvert le jeudi et le samedi à partir de 23h30. C'est un endroit très fréquenté autant par les insulaires que par les touristes.
