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Nous sommes au mois d’avril 2015 et c’est le grand départ. C’est en couple que nous nous envolons pour l’archipel Seychellois. A priori peu attirée par les destinations dites « balnéaires », j’ai décidé de faire une exception pour fêter, comme il se doit, les 30 ans de ma moitié ! Et puis je dois reconnaître que les Seychelles ont quelque chose d’assez magnétique, j’ai bien l’impression qu’au delà de ses plages de sable fin se cachent des trésors naturels inestimables.

 

Nous embarquons sur un vol de la compagnie Etihad Airways. Bien qu’ayant une excellente réputation (élue 3ème compagnie du monde par Skytrax), je reconnais que je suis extrêmement déçue. Les horaires des vols ont changé à quatre reprises et nous n’en avons pas été informés, de plus les escales sont dorénavant interminables … Il n’y a aucune comparaison possible avec Emirates ou Qatar, les deux « meilleures » compagnies du monde (selon Skytrax), ne serait-ce qu’au niveau du service client. Mais là n’est pas le sujet, retournons à l’essentiel.

 

Arrivés à Mahé, l’île principale des Seychelles, nous devons rejoindre la première étape de note voyage. Nous n’avons que 10 jours sur place et j’ai privilégié les petites îles, réputées pour leurs belles plages sauvages. A notre arrivée à l’aéroport nous partons, valise au bras, en direction du port qui se situe à une vingtaine de minutes à pied. Sur le chemin nous avons un peu de temps, nous en profitons pour déguster notre premier repas créole, un petit déjeuner arrosé de jus de fruits frais. Il est 9h du matin et Victoria, la capitale, commence à s’animer. Petites boutiques de souvenirs et étalages de fruits et légumes se succèdent. A taille humaine, la ville s’articule autour de différents bâtiments relativement bas, de 2 à 4 étages pas plus, très colorés. On ressent bien les influences d’une culture métissée, à la fois dans l’artisanat, les vêtements, les plats … et l’architecture.  Au milieu d’un rond point central on découvre l’étonnante « Clock Tower », réplique miniature de Big Ben, la tour horloge du palais de Westminster, à Londres.

 

Nous arrivons au port où nous avons réservé nos traversées à destination de La Digue.

C’est parti pour une traversée d’environ 1h – 1h15 (1h de Mahé à Praslin puis environ 15 minutes de Praslin à La Digue). Préparez-vous aux secousses ! Moi qui suis facilement malade dans les transports, je n’y ai pas échappé …

 

A notre arrivée au port de La Digue (Union State), nous sommes accompagnés par un petit taxi local typique jusqu’à notre hébergement. Nous roulons sur la route principale de l’île (pour ne pas dire la seule), appelée « La Passe ». Cette dernière fait le tour de l’île, desservant tout ce qui peut l’être.

Sur l’île, il n’y a pas de gros resort ou d’établissement ultra luxueux. Les deux hôtels les plus « hauts de gamme » sont « La Digue Island Lodge », un établissement charmant et très bien implanté, sur une magnifique plage du sud de l’île, mais néanmoins vieillissant. Autrement, à environ 5 minutes de marche du port, en direction du nord, se dresse le « Domaine de l’Orangeraie ». Il s’agit d’un hébergement 4* moderne, à taille humaine, le plus « luxueux » de l’île.

Nous avons séjourné, quant à nous, à « La cabane des anges ». Situé à 10 minutes en vélo du port et du petit centre ville, c’est un hébergement que nous avions privilégié pour sa situation géographique. Nous l’avions également choisi parce qu’il proposait des petites habitations individuelles, équipées d’une cuisine, ce qui permet une grande autonomie et, en théorie, des économies ! Bon, soyons honnêtes, on n’a pas beaucoup utilisé la cuisine … Nous avons privilégié les bons petits restaurants créoles de l’île, tous accessibles en quelques minutes de marche. Ils ne sont pas nombreux, loin de là, mais qu’importe, tant qu’ils sont bons ! Notre coup de cœur : Chez Marston. A force d’y aller midi et soirs, nous avons sympathisé avec notre serveuse et le propriétaire. Les plats y sont délicieux et les prix, même si l’archipel seychellois n’est pas une destination « bon marché », sont raisonnables. On laisse son vélo à l’entrée du restaurant et on y mange à peu près tout ce qu’on veut ! La carte est bien étoffée. Personnellement, étant adepte de curry, j’ai trouvé mon bonheur dans de multiples déclinaisons de saveurs. Mon compagnon, moins fervent des épices, s’est régalé tout autant avec des plats plus classiques.

 

La Digue, connue pour ses magnifiques plages de sable blanc ponctuées de rochers granitiques caractéristiques, est une toute petite île pleine de charme qu’on découvre à pied et à vélo. On a l’impression de vivre une expérience à la « Robinson Crusoe des temps modernes » ! La Digue nous transporte dans un autre monde où la nature a toute sa place, et cette sensation est renforcée par le caractère désuet de l’architecture, de la décoration. Les balades se font uniquement à pied et à vélo et, à chaque coin de rue, on rencontre un gentil chien errant qui se promène, l’air de rien. Le soir venu les chauve souris mènent une danse folle dans le ciel, ce même ciel où on distingue, au travers des câbles électriques, d’immenses araignées qui attendent patiemment qu’un moustique malchanceux vienne se prendre dans leurs toiles … Cela vous fait peur ? Il n’en est rien. C’est tout ça qui, justement, contribue à faire de l’île une étape magique, authentique. Ici le temps s’est arrêté : pas de stress, pas de précipitation, on épouse peu à peu le rythme de la population locale. Peut être est-ce la chaleur humide et écrasante qui ralenti tout ce petit monde ? Qu’importe, pourvu que ça continu !

 

Sur l’île, les belles plages se succèdent et ne se ressemblent pas : dans le nord (Anse Sévère, Anse Patates) et le sud-est de l’île (Anse Cocos, Grand Anse, Petite Anse) les plages sont sublimes, très sauvages. Les eaux sont agitées, et plutôt profondes. Toutefois il faut être prudent, surtout si vous partez avec de jeunes enfants, car ça tombe à pic à certains endroits et, selon les conditions climatiques, les rouleaux peuvent être impressionnants.

Dans le sud-ouest les plages sont dignes des plus belles cartes postales, avec une mère d’huile translucide, un sable d’une blancheur absolue, le tout ourlé d’une végétation luxuriante. La baignade peut s’avérer plus difficile car il y a parfois peu de fond.

 

On accède aux plages du sud-est en suivant une route très vallonnée (préparez vous à pédaler !) au cœur d’une véritable jungle tropicale. C’est absolument sublime, totalement dépaysant. De temps en temps, on croise de petites fermes sur le bord de la route, des enfants occupés à jouer avec les poules de la maison. C’est un endroit très agréable car très frais, abrité du soleil par des arbres hauts d’une dizaine de mètres. On n’imagine pas un instant trouver ce type de paysage sur une île, encore moins lorsqu’elle est si petite.

 

Au sud-ouest, on accède à l’une des plus belles et plus célèbres plages du monde, la mythique « Anse source d’argent ». Pour y parvenir, il faut payer un accès journalier à l’entrée du domaine qui abrite, en plus de la fameuse plage, la maison de style victorien où a été tourné la saga érotique « Emmanuelle ». Un peu plus loin et toujours dans le même domaine, on part à la rencontre de tortues terrestres centenaires.

 

Si vous allez vers le nord la route est, là encore, très vallonnée. On pousse un peu plus fort sur les pédales, ça vaut le coup ! Sur votre gauche, vos yeux parcourent de belles plages sauvages qui se succèdent tandis que, sur votre droite, on croise quelques fermes et autres maisons d’hôtes, disséminées dans les hauteurs de l’île. Sur le chemin, on distingue également le cimetière de l’île qui, contre toute attente, a beaucoup de charme. Avec un peu de courage on pousse jusqu’au bout de la route (une partie de l’île, sur la côte est, est impraticable) et on arrive « Chez Jules », une petite paillotte de fortune où se dégustent d’excellents jus de fruits frais confectionnés sous nos yeux.

J’ai le souvenir qu’un matin, en revenant de « Chez Jules » qui se trouvait à l’autre bout de l’île par rapport à notre hôtel, et alors qu’il fallait retraverser toute cette route interminable qui ne fait que monter et descendre, mon pneu de vélo a crevé !

Comment je m’en suis aperçue ? Et bien, je ne suis pas très sportive, certes, mais je trouvais assez bizarre d’avoir autant de mal à avancer … Au bout de la troisième côte et alors que je pensais y laisser la vie, j’ai réalisé que je roulais à même la jante ! Comme je suis aussi maline qu’un singe et que mon conjoint est un homme très attentionné et plein de bonne volonté (n’est-ce pas ?), j’ai réussi à échanger nos vélos ! C’est donc lui qui a parcouru les kilomètres restants à la force de ses petits muscles …

 

Autre lieu incontournable sur l’île : la Digue Vev Reserve. Ce site naturel protégé accueille la dernière population de « Seychelles Paradise flycatchers », des oiseaux endémiques en voie de disparition. Le programme de sauvegarde porte ses fruits et c’est ici, sous les badamiers géants, qu’on peut espérer les observer. Au delà de ces oiseaux, vous pourrez à coup sûr admirer une belle araignée typiquement seychelloise ! Elles adorent faire leurs toiles dans la végétation luxuriante du parc …

 

Par manque de temps, nous avons préféré profiter de La Digue et n’avons pas exploré les petites îles alentours. On s’est tout simplement dit « la prochaine fois » ! Après tout, voyager c’est aussi prendre son temps … Pourtant de nombreuses excursions sont organisées depuis Union Estate pour ½ journée à une journée complète. Vous y trouverez les bureaux des deux principales agences de l’archipel, Masons et Creoles, qui vous proposeront des balades en bateau moyennant 60 à 150 € par personne selon l’option choisie.

 

Après 5 jours passés à sillonner La Digue, nous repartons pour le port où nous attend notre ferry. On regagne Mahé où notre taxi nous attend pour nous emmener à l’aéroport car nous décollons ce jour pour la fabuleuse … Denis Island !!!!!

 

Après 20 minutes de vol dans un petit coucou, nous voici arrivés sur l’île corallienne la plus proche de Mahé, située à seulement 50 km de Bird Island. Denis est ce qu’on appelle une île-hôtel ce qui signifie que vous n’y accèderez qu’à la condition d’y séjourner. C’est, incontestablement, un vrai petit bijou.

J’ai eu la chance de faire de beaux voyages et de dormir, la plupart du temps, dans des endroits plutôt sympas. J’ai donc quelques points de comparaison et là, j’ai été scotchée. Tout ici n’est que pur bonheur, une vraie réussite. Le personnel est très agréable, discret. Les villas sont sublimes, toutes décorées avec goût, dans des matériaux nobles. L’ensemble se fond merveilleusement bien dans cet environnement délicat.

Notre villa se composait d’une chambre, d’une salle de bain ouverte sur l’extérieur, d’un jardin équipé d’un lit à baldaquin et offrant un accès direct sur l’immense plage de sable fin … Un vrai paradis sur terre ! La baignade est un régal, l’eau est calme, chaude et suffisamment profonde pour pouvoir nager des heures en restant proche du bord (oui, on ne sait jamais, des fois qu’un requin ait un petit creux !)

Au delà de l’infrastructure, l’hôtel s’inscrit dans une vraie démarche écoresponsable. On est loin de l’argument marketing moderne qui fait vendre, c’est une volonté pleinement assumée. Ainsi, par exemple, pas de wifi, pas même de réseau cellulaire. Vous êtes vraiment coupés du Monde. Cependant, obligations du monde moderne obligent, un petit bureau équipé vous permet de vous connecter ou de passer vos coups de fils en cas de nécessité absolue.

Au delà de la communication digitale, l’engagement passe aussi par l’assiette. 80 à 90% des mets sont issus de l’agriculture locale. On a d’ailleurs visité les fermes de l’île où sont produits les fruits et légumes, le lait, les volailles, … Et, véridique : nous n’avons jamais aussi bien mangé de toute notre vie ! Petit déjeuner, déjeuner, dîner, encas … Tout est absolument délicieux. Le midi, les repas sont servis sous forme de buffets tandis que, le soir venu, c’est un service à table qui est organisé. Différentes thématiques sont proposées le soir, notamment une soirée barbecue pendant laquelle, les pieds dans le sable et à la lumière d’un feu de camp, nous avons mangé d’excellents crustacés grillés.

 

L’île se divise en deux : d’un coté les petites maisons individuelles installées au bord de la plage, de l’autre les fermes et les habitations du personnel. Au milieu, en guise de « séparation », la piste d’atterrissage. Vous pouvez emprunter votre vélo et parcourir toute l’île, aller à la rencontre des tortues terrestres ou des oiseaux endémiques qui bénéficient ici d’un système de protection très développé. Vous pouvez vous balader dans la jungle tropicale, parcourir la plage à la nuit tombée … Il y a une zone où, au coucher du soleil, on peut également observer des centaines de tortues marines. L’île est aussi un paradis pour les plongeurs, il y a d’ailleurs un centre de plongée sur l’île qui organise également des sessions de pêche au gros.

 

Denis Island a été le clou du spectacle, nous en sommes repartis 5 jours plus tard, le cœur lourd avec l’envie de revenir le plus tôt possible.

 

Ce que j’ai le plus aimé

 

Tout, c’était un fabuleux voyage. On se sent vraiment bien aux Seychelles, on se sent vite « chez nous ». Le coté sauvage et préservé de la destination, les respect d’un environnement fragile. A mon sens, il y a beaucoup d’intelligence dans la gestion du flux touristique.

Seul bémol : il faisait très chaud, vraiment très chaud … Mais ça, il n’y a rien à faire !

 

Si c’était à refaire

 

Si nous y retournons (et nous y retournerons, je l’espère) nous resterons plus longtemps pour pouvoir visiter Mahé (le Morne Seychellois en particulier), Praslin et les petites îles alentours. Nous retournerons à La Digue et, je croise les doigts, à Denis ! Si notre budget nous le permet, c’est un voyage que nous referons en famille car la destination est très sympa à découvrir avec des enfants. Je pense qu’il faut envisager un voyage de 15 jours 3 semaines pour pouvoir vraiment en profiter sans courir dans tous les sens. Adopter le rythme seychellois fait un bien fou et contribue à la réussite du séjour !

D’autres îles comme Bird Island notamment, ou encore Desroches pour d’autres raisons, me plairaient bien.

 

Conseils

 

L’archipel seychellois reste une destination pour le moins onéreuse : on peut désormais se loger pour pas très cher dans les petites guesthouses mais la vie locale n’est pas donnée, mieux vaut donc partir en ayant un budget confortable.

Mahé est une grande île, nous avons eu l’occasion de nous y balader un peu le premier et le dernier jour et, pour ma part, je pense que c’est la moins charmante de toutes. J’ai aimé m’y balader, découvrir la capitale, prendre le bus avec la population locale … ça apporte de la richesse au voyage. Cependant, si vous devez faire un choix, supprimez Mahé plutôt que les autres. Le vrai atout « différenciant » de Mahé reste le Morne Seychellois que vous pouvez parcourir sur une à deux journées. Pour les plages, rien ne vaut Praslin et pour le charme, La Digue n’a pas d’égal.

Pour pouvoir profiter des fonds marins, une excursion en snorkeling voire une plongée sont nécessaires. Vous ne verrez pas grand chose autrement.

 

La Cabane des anges est un établissement plutôt simple mais très sympa : les lodges sont modernes, bien équipés, très propres. Des vélos sont mis à disposition des clients moyennant un coût de 100 roupies/ jour. Le petit déjeuner est très bon et la piscine petite mais très agréable. Gros avantage : sa situation centrale sur l’île.

Vous l’aurez compris, gros coup de cœur également pour Denis Island que je ne peux que (fortement) recommander, en couple ou en famille.

 

Pensez à emporter chapeaux, lunettes de soleil, nécessaire à snorkeling et un anti moustique ultra efficace ! Ok, c’est un peu « bateau », mais nous avions oublié la moitié de tout cela et je peux vous dire que je m’en suis mordu les doigts quand j’ai vu Damien revenir, tout fière, avec un chapeau digne d’un carnaval jamaïcain !

 

Transports

 

Lorsqu’on se rend aux Seychelles, plusieurs solutions s’offrent aux voyageurs : les 3 principales îles (Mahé, Praslin et La Digue) ou encore les autres petites îles de l’archipel, souvent « privatisées » par un hôtel (Desroches, Denis, Silhouette, …).

A votre arrivée sur Mahé, l’île principale, vous pouvez soit opter pour un vol jusqu’à Praslin, soit pour une traversée en bateau. Attention cependant, on ne peut accéder à La Digue que par bateau. Les traversées en bateau peuvent se réserver depuis la France par votre agence de voyage ou auprès des bureaux Mason’s ou Créoles. Vous pouvez également les réserver directement au port.

Les autres îles privées quant à elles organisent des transferts en petit avion ou en hélicoptère, ils prennent tout en charge dés la réservation des nuitées.

Sur place, Mahé et Praslin sont les deux seules îles où vous aurez besoin d’une voiture. Le réseau de bus est également bien développé et vous permettra de vivre à la locale ! Ne vous étonnez pas si tous les yeux sont braqués sur vous, rares sont les touristes qui optent pour les transports en commun, d’où l’étonnement et la curiosité des locaux.

Partout ailleurs sur l’archipel, vos jambes et les vélos suffiront amplement. Sur La Digue vous trouverez des agences de location de vélos du coté d’Union State si jamais votre hôtel n’en avait pas.

NOTRE RECIT DE VOYAGE AUX SEYCHELLES

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